22ème Rallye des Gazelles : Un entraînement qui laisse des bosses et forge la carapace 2012 / Maroc

Moins de trois semaines avant le départ, les 150 équipages de Gazelles inscrites pour l'édition 2012 du Rallye des Gazelles ont pour ainsi dire fait le tour de la question. Les nouvelles recrues ont franchi avec plus ou moins de « bosses » l'étape incontournable des stages d'orientation et de conduite, des formations obligatoires pour celles qui participent pour la première fois. Les 300 filles engagées se déclarent aujourd'hui prêtes à affronter les dunes et embuches du Maroc.

La préparation ne fut pas, pour les « bizuths » de la 22ème édition, un long fleuve tranquille. Loin de là ! L'équipe 139 soutenue par la Fondation d'Entreprise Sodebo, revient de loin. Il lui a fallu déployer des trésors de ténacité pour tenir le coup physiquement et moralement. Solidaires des coups de mous qui ont émaillés cette préparation qui ressemble à s'y méprendre à une mise en situation grandeur nature, les deux filles ont été souvent décontenancées en découvrant sur le terrain l'ampleur de leur projet. Elles se sont pourtant accrochées après avoir été à deux « pneus » du renoncement.

Comme elles l'écrivent sur leur Blog tracesdegazelles.com : « Ce raid d'orientation sans GPS et en hors pistes est un réel retour aux sources de l'aventure ».

Dur, dur le métier de pilote
Quand début février, les gazelles de Sodebo se sont envolées vers le Maroc pour leur premier stage de conduite, les deux quadras savent qu'elles ont tout à apprendre. Elles partent découvrir in situ les contraintes de la conduite dans le sable et les astuces pour franchir les dunes.

Entre théorie et pratique, il y a des fossés et pour Manuela et Anne-Sophie cela se soldera par des creux et des bosses. Pour les franchir et s'en sortir sans trop de contusions, l'expérience et les conseils des formateurs qui les accompagnaient sont précieux. Sur place, on leur dit tout sur la façon de manier le volant en douceur, elles apprennent pourquoi et comment éviter les coups de frein, elles savent désormais piloter en souplesse et virer en douceur en privilégiant les grandes courbes tout en gardant de la vitesse.



« La pression des pneus dans le sable est un élément primordial et leur dégonflage indispensable. Par abaissement de la pression, les pneus vont offrir une plus grande surface de contact avec le sol et une meilleure répartition du poids de la voiture dont les roues s'enfonceront moins. Tout cela ne nous a pas empêché de « tanker » et « tanker » encore, de « déjanter ». Et puis de pelleter pour sortir la voiture des mauvais pas' c'est aussi ça l'apprentissage » raconte Manuela sur son blog.

Arme Secrète
Aventure étant synonyme d'imprévus, Manuela commence par perdre tous ses repères de citadine avant même le début du stage en découvrant qu'elle devra se passer de sa valise qui n'a pas pris le même vol qu'elle. Pas de brosse à dents, pas de trousse à pharmacie où étaient stockés les indispensables perso et rien pour se changer pendant une semaine. Le vide complet pour la fille des villes. Heureusement, la communauté n'est pas un leurre et l'entraide, un vain mot chez les Gazelles.

Quelques jours plus tard, c'est la réalité du rallye et ce pour quoi elles ont décidé de partir ensemble un jour de printemps à une terrasse de café, qui allait leur sauter au visage, au propre comme au figuré. Nos deux quadras qui cherchaient du dépassement ont été servies quand à l'entrainement, leur voiture qui roulait vite n'a réussi à franchir une marche d'environ 1,50 de profondeur. Arcade sourcilière éclatée pour l'une, énorme bosse sur la tempe pour l'autre dont la tête a violemment cognée contre les arceaux du véhicule et pour toutes les deux, un noeud à l'estomac. Les deux filles se sentent brutalement dépassées par le projet. Elles sont proches du renoncement. Survient quelques heures de flou absolu.

Toutes les deux pratiquent le Reiki, une méthode énergétique qui permet de relaxer le corps et d'apaiser le mental, une sorte de macro acupuncture avec les mains en guise d'aiguilles. Voilà l'occasion de mettre en pratique l'enseignement reçu qui les aide aussitôt à soulager leurs angoisses et à ne pas basculer dans le désespoir. « On s'est remises en questions, on s'est appuyé l'une sur l'autre ; c'est cette solidarité qui nous permet de nous soutenir et de relever le défi. C'est ce qui fait qu'ensuite, on s'est régalé »confie Manuela de retour à Paris « On a compris ce que représentait ce rallye. On est allées au delà de ce qu'on imaginait et de ce qu'on pensait pouvoir donner. La voiture est là à Paris pratiquement prête pour le départ le 17 mars du Trocadéro. On ne pense qu'à ça et on a hâte de partir. En deux mois, on s'est forgé une carapace » poursuit celle qui avoue avoir pris du plaisir à se lancer dans l'art de la navigation sans GPS.

Chacune un rôle
Pendant le Rallye, les Gazelles doivent effectuer un parcours en un minimum de kilomètres et non en un minimum de temps. Elles peuvent choisir de contourner la montagne ou de la franchir, de passer par les dunes ou de les éviter. « J'ai pris les cartes en main et la navigation est devenue une seconde nature. Lire les cartes, reporter les points de passage à l'aide du rapporteur breton, définir les caps, décider de la stratégie de navigation' En regardant les paysages, j'ai appris à toujours savoir où nous étions sur la carte. J'ai passé de longues heures à apprendre par coeur les reliefs' nous les traverserons pendant le rallye ! » raconte Manuela qui a également mis le nez dans le moteur et les mains dans le cambouis pour repérer les pannes tandis qu'Anne-Sophie déclare se sentir plus à l'aise derrière le volant.

Leur voiture, elles ont appris à la manier près de Lorient sur un circuit aménagé avec des franchissements comme ceux qu'elles vont rencontrer dans le désert. Reste à aménager leur pick up Isuzu dont elles ont retiré les sièges arrière. Ces jours ci, elles vont fixer les malles qui contiennent tout leur matériel, leur bivouac, leurs pièces mécaniques de rechange, leurs vêtements, leur nourriture « On nous fournit des rations qui doivent nous suffire pour la journée. On nous a prévenu qu'on risque d'oublier de manger tellement on sera prise par le rallye. On va tout de même emporter quelques « rations » plaisir ! »

A J-18 avant le grand départ du Rallye Aïcha des Gazelles' l'équipe soutenue par la Fondation d'Entreprise Sodebo lance un appel au don pour la Ligue contre le Cancer. Coeur de Gazelles, l'association caritative du Rallye mène depuis plus de 10 ans de nombreuses actions solidaires au Maroc pour venir en aide aux populations locales. Aujourd'hui, Coeur de Gazelles souhaite agrandir son champ d'action à la France dans un projet d'envergure nationale. Le concept est de réaliser un geste utile avec l'idée simple de collecter pour la Ligue contre le Cancer des téléphones portables inutilisés. Chaque téléphone portable récolté rapportera 1,40' à la Ligue. Aux oreilles attentives qui souhaitent participer avec nous à cette chaine de solidarité, envoyez-nous dès maintenant vos téléphones et ceux de votre entourage (avec la possibilité de joindre chargeur et batterie), nous les déposerons pour vous le jour du départ officiel du Rallye, le samedi 17 mars 2012 au Trocadéro.